Le SAP 5O5 World Championship 2012 s'est couru du 12au 27 juillet à la Rochelle.
Quelques chiffres
Quelques chiffres
- 193 bateaux inscrits soit 396 coureurs
- 9 manches courues sur 9 manches prévues - 15 nationalités représentées parmi lesquelles Allemagne, Etats-Unis, Danemark, Australie, France, Grande-Bretagne, République d’Afrique du Sud, Italie, Finlande,…
- 100 bénévoles, à terre et sur l’eau
Et le YCGC dans tout ça ??? Présent avec 3 bateaux parmi 85 français :
- Christian Sylvestre (YCIF)/Nicolas Auberger (YCGC) - 54e et 8e français
- Claude Gachet (YCGC)/Kléber Valéry (YCGC) - 65e et 13e français
- Jérôme Maupay (YCGC)/François Caminade (YCGC) - 116e et 36e français
***Fête de la voile et du 505 à la Rochelle - Reportage de Claude Gachet***
Ce fut un grand championnat – un très grand même !
Par le nombre de participants d’abord : 193 bateaux d’une même série sur le parking c’est déjà un spectacle en soi ; mais 193 bateaux sur l’eau c’est simplement magique. Et 193 spis multicolores concentrés sur un même bord donnent envie de s’arrêter pour regarder. Heureusement pour nous il y avait les sorties et les rentrées au port qui nous permettaient de nous en mettre plein les yeux.
Cerise sur le ponton : la « Parade des cinqos ». Imaginez : à la fin d’une journée de régate intense vous vous enfoncez dans le chenal de La Rochelle ; vous ne mettez pas le spi parce qu’il y a du vent et que la fatigue vous dit de rester calme. Mais plus les deux tours d’entrée du vieux port se rapproche plus les spis sortent des avaleurs ; alors vous ne pouvez pas résister et vous hissez le votre afin d’être de la fête. Et au planning – vas-y-toto ! A cent mètres des tours le vent baisse mais la prudence vous fait affaler vu que les cinquos ressortent déjà. Là, vous entamez le passage resserré presque sans vent ; heureusement car vous êtes cernés par ceux qui rentrent et ceux qui sortent. Mais au passage vous avez le temps d’admirer l’immense drapeau 505 qui flotte au sommet de la tour sur bâbord. Deux trois coups de pagaie pour franchir ce goulot puis une petite brise vous pousse doucement vers l’intérieur. Alors là vous découvrez des milliers de spectateurs qui se bousculent pour voir de près ces bateaux venus de tous les coins du monde.
Le responsable Michel Boiry, micro en main, au travers d’une sono digne des Francofolies (qui viennent de se terminer) présente rapidement des équipages ; pour nous ce fut « ceux qui ont remisé leurs skis pour le championnat ». Ensuite vous allez tourner une bouée au fin fond du vieux port à toucher les mains tendues par les spectateurs. Puis vous ressortez en croisant les amis de longue date ainsi que ceux connus sur le parking, mais surtout vous croisez un superbe « vieux » cinquo en bois verni avec une voile jaune délavée par 50 ans de soleil. Et là vous réalisez que vous venez de vivre un moment extraordinaire : vous y étiez, complètement immergés dans ce mælström de voile et de fraternité. Vous pensez que le mot est trop fort ? Alors ajoutez-y l’émotion et le compte sera bon…
Et la régate dans tout ça ? Il y en a eu, rassurez-vous. Et de la belle ! 6 manches sur 3 jours pour les Internationaux de France, puis 9 manches sur 6 jours pour le Championnat du Monde proprement dit. Un bon thermique entre force 3 et 5 pour la première phase et entre force 3 et 4, mollissant force 2, pour les deux derniers jours (thermique en panne à cause des nuages). 193 bateaux sur une ligne de départ c’est la place de la concorde à 6h du soir. Et ben ça part quand même : merci pour les départs au lièvre ; un seul rappel général sur 15 manches. Si nous avions dû partir en ligne nous y serions encore… Mais les places sont chères ; à peine passés derrière le lièvre il faut se battre pour avancer vite pour ne pas se faire déventer par ceux qui sont partis juste après vous et faire du cap pour ne pas tomber trop vite sur ceux qui sont partis juste avant. Bref toujours ce fameux dilemme « cap ou vitesse », et si vous voulez faire correct il faut trouver les deux en même temps.
Avec Kléber les départs ont été meilleurs vers la fin, en privilégiant les espaces moins bondés de Cinqos que l’endroit où nous souhaitions partir. J’oubliais : éviter à tout prix d’être encadrés par des cadors qui n’auraient fait qu’une bouchée de nous.
Le premier bord de près est primordial bien sûr, mais sous spi il y a plein de choix à faire qui permettent de se refaire une santé – ou bien de s’enfoncer. Souvent nous nous sommes retrouvés dans les mêmes eaux avec nos « potes du quartier » Jérôme et François, et Fred et Yann. A propos de bord de spi, deux sortes : ceux qui sont des bords dits de vent arrière mais qui devinent des zigzags de surfs jouissifs dès que le vent permet de planer ; et puis ceux de largue, plus difficiles à négocier, car à la limite de ce que peut tenir l’équipage. Et là on ne peut pas se permettre de lâcher un mètre parce que vos suivants n’ont qu’une idée : vous passer au vent ! S’ils y arrivent, ils vous déventent. Votre spi s’écroule, l’équipier passe à l’eau – Kléber aime pas, je ne sais pas pourquoi-, et quand on peut remettre les gaz on a perdu 5 ou 6 places. Pour l’équipier c’est le moment le plus chaud si le largue est bien pointu.
Avec Kléber, depuis le début de saison, nous avons installé pour le spi un double tangon qui devait nous permettre d’empanner plus vite et avec plus de sécurité. Résultat des courses on ne s’est jamais autant mis à l’eau que cette année. A Monteynard, 15 jours avant de partir à La Rochelle, on a fait une quarantaine d’empannages avec Jérôme et François en essayant de trouver des enchaînements corrects. Vous me croirez peut-être pas, mais pas un dessalage pour nous lors des 15 manches, et même dans les manches de brise. Pourtant il y en a eu pas mal autour de nous.
Nos résultats ? 65èmes au Championnat du Monde. C’est un beau résultat pour nous ; franchement on aurait signé tout de suite si on nous avait dit avant de commencer que ce serait notre place. Si on met de côté une place de 88 et, à l’opposé, une place de 33, notre régularité nous étonne ; toutes les autres sont entre 50 et 68. Et les manches les plus ventées n’ont pas été les plus mauvaises ; c’est une sacrée satisfaction pour nous parce que c’était notre point faible.
Mais ne rêvons pas : les meilleurs sont bien loin devant. Parenthèse : c’est un privilège de faire un sport où nous côtoyons les meilleurs mondiaux. Cela rend bien modeste et admiratif ! Les autres français ont eu des fortunes diverses : trois équipages entre 19 et 25. Cela donne une image du niveau. Deux équipages danois en tête, puis ensuite un équipage allemand qui était encore en tête au général avant la dernière manche.
Je veux dire un grand merci à Kléber d’avoir tenté l’aventure avec moi et je crois bien que nous étions l’équipage le plus âgé (au total des deux) sur l’eau- mais aussi sans doute le plus fatigué. A ce propos : moment d’émotion sur le parking et lors de la remise des prix pour fêter la dernière régate d’un anglais. C’est un personnage de 79 ans. Chapeau bas Mister JIM !
Et puis j’arrête parce que je vous ai assez embêtés avec ces épisodes Cinquo.
Bises à tous et bon vent !
Claude Gachet
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On attend le reportage photo de Kléber, mais il est parti naviguer en Pologne avec Mirek et la belle Marjolaine. En attendant, vous avez toutes les infos officielles sur http://www.srr-sailing.com/sap-5o5-world-championship/. Vous y retrouverez tous les résultats, les photos, des vidéos et les communiqués de presse quotidiens.
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